mardi 12 mai 2015

Journée du 8 mars à la Région Bretagne

La journée du 8 mars ne constitue pas une finalité en soi, mais elle reste indispensable pour rappeler que l'égalité des droits entre les femmes et les hommes n'est pas aujourd’hui acquise. Il convient encore de se mobiliser en Bretagne et dans le monde pour faire progresser les droits humains. En ce sens, le 8 mars est nécessaire.

La journée internationale des droits des femmes est ainsi l'occasion de rappeler les inégalités qui perdurent et d'en dresser la liste, jamais vraiment finalisée : inégalités de salaire, d'accès à l'emploi, de répartition des tâches ménagères, de responsabilité dans la vie associative, politique, syndicale, culturelle, sportive, etc. C'est vrai. C'est persistant.

Mais ces inégalités constituent bien plus que cela. Mener une politique d'égalité des droits entre les femmes et les hommes constitue un tout, pas seulement une annexe aux autres politiques, pas seulement une thématique parmi d'autres. Je considère même que la mise en œuvre de l'égalité des droits, qui relève des droits humains, constitue aujourd'hui une réponse, une solution aux crises multiples et diverses que nous vivons.

Mettre en œuvre l'égalité des droits aujourd'hui, c'est redonner du sens à notre société, produire du commun au bénéfice des femmes et des hommes, créer, inventer, partager, refuser l'individualisme. Il n'existe pas de société émancipée sans égalité des droits. Penser l'égalité dans les crises, toutes les crises, est aujourd'hui une condition pour s'en sortir. Les femmes sont à la fois discriminées et actrices à part entière du développement : actrices économiques, actrices politiques, majoritaires dans la population sans que leur place ne soit reconnue à égalité avec les hommes. C'est vrai dans le monde comme en Bretagne. L'égalité des droits ne relève pas du catégoriel, mais de l'universel.

Si la Région n'avait pas, à la faveur de la crise de l'agro-alimentaire, regardé qui étaient les salariées licenciées de chez Doux dans le Morbihan, on aurait appliqué les recettes traditionnelles de sortie de crise. Or, nous avons pris le temps de travailler avec elles sur leurs réalités en tant que femmes. Lorsqu'il n'y avait plus personne, nous étions là, à leurs côtés. Aujourd'hui, certaines d’entre elles vont même être intégrées comme agentes des voies navigables. Certes, ce n'est pas l'action la plus médiatique, mais la Région est apparue comme utile à ces femmes. C'est valable chez Doux comme dans tous les domaines de compétence de la région.

C'est pour cela que chaque année depuis 10 ans la Région Bretagne marque cette journée du 8 mars d'un événement. Le 8 mars, c'est toute l'année, dans tous les domaines, et ça concerne tou·te·s les agent·e·s, les femmes comme les hommes.

L'année 2014 a été riche d'actualités autour de l'égalité. La loi du 4 août vient rappeler que les collectivités locales ont la responsabilité partagée avec l'État de mettre en œuvre des politiques d'égalité. Sur le plan économique, la loi limite l'accès aux marchés publics pour les entreprises ne respectant pas leurs obligations légales sur l'égalité professionnelle. Elle implique la prise en compte systématique de la mixité filles/garçons et l'objectif pour les Régions, dans le cadre du nouveau SPRO, de passer de 12 % de métiers mixtes à un tiers d'ici 2025. La loi prévoit également un débat annuel dans les assemblées, nous présenterons des éléments à la session de juin.

L’année 2014 a aussi accueilli la 4ème Biennale de l'égalité, une nouvelle édition dynamique, mobilisant plus de 4 000 bretonnes et bretons, préparée avec une vitalité citoyenne et posant une 5ème édition comme incontournable.

L'égalité a poursuivi sa déclinaison dans l'ensemble des politiques de la Région. Pour 2015, je voudrais évoquer le travail mené dans le domaine culturel, avec la publication récente d'un diagnostic culturel des inégalités f/h en Bretagne, réalisé par l'association H/F avec le soutien de la Région. Enfin, nous allons travailler cette année, à l'occasion du sommet mondial pour le climat, sur le thème : « femmes et changement climatique ».

A l'heure où le 1er vote effectif des femmes a 70 ans, où la loi sur l'IVG, pour ne pas dire avortement, a 40 ans, l'égalité des droits f/h n'est pas une option, pas un choix, mais une obligation. L’obligation pour nous de se saisir de cette politique dans tous les domaines de la vie, dans tous les domaines de compétence de la Région. L’égalité constitue une politique à part entière, une responsabilité des collectivités locales, puisqu’elle relève de l'enjeu universel de la mise en œuvre des droits humains.

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