La journée du 8 mars ne constitue
pas une finalité en soi, mais elle reste indispensable pour rappeler que
l'égalité des droits entre les femmes et les hommes n'est pas aujourd’hui acquise.
Il convient encore de se mobiliser en Bretagne et dans le monde pour faire
progresser les droits humains. En ce sens, le 8 mars est nécessaire.
La journée internationale des
droits des femmes est ainsi l'occasion de rappeler les inégalités qui perdurent
et d'en dresser la liste, jamais vraiment finalisée : inégalités de salaire,
d'accès à l'emploi, de répartition des tâches ménagères, de responsabilité dans
la vie associative, politique, syndicale, culturelle, sportive, etc. C'est
vrai. C'est persistant.
Mais ces inégalités
constituent bien plus que cela. Mener une politique d'égalité des droits entre
les femmes et les hommes constitue un tout, pas seulement une annexe aux autres
politiques, pas seulement une thématique parmi d'autres. Je considère même que
la mise en œuvre de l'égalité des droits, qui relève des droits humains, constitue
aujourd'hui une réponse, une solution aux crises multiples et diverses
que nous vivons.
Mettre en œuvre l'égalité des
droits aujourd'hui, c'est redonner du sens à notre société, produire du commun
au bénéfice des femmes et des hommes, créer, inventer, partager, refuser
l'individualisme. Il n'existe pas de société émancipée sans égalité des droits.
Penser l'égalité dans les crises, toutes les crises, est aujourd'hui une
condition pour s'en sortir. Les femmes sont à la fois discriminées et actrices à
part entière du développement : actrices économiques, actrices politiques,
majoritaires dans la population sans que leur place ne soit reconnue à égalité
avec les hommes. C'est vrai dans le monde comme en Bretagne. L'égalité des
droits ne relève pas du catégoriel, mais de l'universel.
Si la Région n'avait pas, à la
faveur de la crise de l'agro-alimentaire,
regardé qui étaient les salariées licenciées de chez Doux dans le Morbihan, on
aurait appliqué les recettes traditionnelles de sortie de crise. Or, nous avons
pris le temps de travailler avec elles sur leurs réalités en tant que femmes. Lorsqu'il
n'y avait plus personne, nous étions là, à leurs côtés. Aujourd'hui, certaines d’entre
elles vont même être intégrées comme agentes des voies navigables. Certes, ce
n'est pas l'action la plus médiatique, mais la Région est apparue comme utile à
ces femmes. C'est valable chez Doux comme dans tous les domaines de compétence
de la région.
C'est pour cela que chaque année
depuis 10 ans la Région Bretagne marque cette journée du 8 mars d'un événement.
Le 8 mars, c'est toute l'année, dans tous les domaines, et ça concerne
tou·te·s les agent·e·s,
les femmes comme les hommes.
L'année 2014 a été riche
d'actualités autour de l'égalité. La loi du 4 août vient rappeler que
les collectivités locales ont la responsabilité partagée avec l'État de mettre
en œuvre des politiques d'égalité. Sur le plan économique, la loi limite
l'accès aux marchés publics pour les entreprises ne respectant pas leurs
obligations légales sur l'égalité professionnelle. Elle implique la prise en
compte systématique de la mixité filles/garçons et l'objectif pour les Régions,
dans le cadre du nouveau SPRO, de passer de 12 % de métiers mixtes à un tiers
d'ici 2025. La loi prévoit également un débat annuel dans les assemblées, nous
présenterons des éléments à la session de juin.
L’année 2014 a aussi accueilli la
4ème Biennale de l'égalité,
une nouvelle édition dynamique, mobilisant plus de 4 000 bretonnes et bretons,
préparée avec une vitalité citoyenne et posant une 5ème édition comme
incontournable.
L'égalité a poursuivi sa
déclinaison dans l'ensemble des politiques de la Région. Pour 2015, je
voudrais évoquer le travail mené dans le domaine culturel, avec la publication
récente d'un diagnostic culturel des inégalités f/h en Bretagne, réalisé par
l'association H/F avec le soutien de la Région. Enfin, nous allons travailler cette
année, à l'occasion du sommet mondial pour le climat, sur le thème :
« femmes et changement climatique ».
A l'heure où le 1er vote effectif
des femmes a 70 ans, où la loi sur l'IVG, pour ne pas dire avortement, a 40
ans, l'égalité des droits f/h n'est pas une option, pas un choix, mais une
obligation. L’obligation pour nous de se saisir de cette politique dans tous
les domaines de la vie, dans tous les domaines de compétence de la Région. L’égalité
constitue une politique à part entière, une responsabilité des collectivités
locales, puisqu’elle relève de l'enjeu universel de la mise en œuvre des droits
humains.
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