On pourrait presque intituler
cela « Chronique du sexisme ordinaire », tant les propos de François
Ozon sont d'une terrible banalité.
Le voici à Cannes, déclarant tout
bonnement « c'est un fantasme de beaucoup de femmes de se prostituer. Ça
ne veut pas dire qu'elles le font, mais le fait d'être payé pour avoir des
relations sexuelles est quelque chose de très évident dans la sexualité
féminine. »
Et voilà encore une image accolée
aux femmes, qui plus est par un homme, (et qu'en sait-il vraiment d'ailleurs de la
sexualité féminine ?), une croyance colportée comme une évidence, comme une
vérité vraie, universelle et indiscutable
Non, Monsieur Ozon, les femmes ne
rêvent pas de rapports sexuels tarifés, le corps n'est pas une marchandise. La
prostitution constitue avant tout une violence contre les femmes, et sûrement
la forme la plus exacerbée des violences faites aux femmes. Seulement parce
qu'elles sont femmes.
La prostitution est encore à abolir,
parce qu'elle est synonyme de privation de liberté. Rien ne peut justifier les
rapports sexuels marchandisés.
Cette banalisation de la
prostitution, cette croyance, est un appel à dénoncer les réalités de la
prostitution. Si le combat contre les violences faites aux femmes progresse,
celui contre la prostitution reste à mener. La prostitution reste un
phénomène caché, nié, présenté plus souvent comme une solution plutôt qu'un
fléau à combattre.
La prostitution reste dans nos sociétés dites démocratiques la forme
ultime de la domination masculine.
Monsieur François Ozon nous rappelle l'importance de s'ériger contre la banalisation de la prostitution. Notre énergie, nous devrions l'orienter vers la construction d'une société
sans prostitution et obtenir une loi d'abolition du système prostitueur ?
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