vendredi 20 novembre 2015

Lutte contre l'excision : une marche au Mali lancée le 14 novembre à Quimperlé

Lancement de l'étape malienne de la marche pour l'abandon de la pratique de l'excision, photo Marche En Corps (1)

Dans un contexte bouleversant, le lendemain des attentats de Paris, j'ai participé au lancement de la marche organisée par l'association Marche En Corps à Quimperlé, au Mali du 25 au 30 novembre prochain entre Bamako et Nara. Une marche initiée dans le cadre de la lutte contre l'excision, soutenue par la Région Bretagne.

Une quarantaine de personnes s’est réunie à l'appel de l'association ce 14 novembre 2015, pour réaffirmer notre droit à vivre libres et dignes, refuser la peur et le terrorisme, et réaffirmer notre volonté d'avancer vers une société d'égalité des droits entre les femmes et les hommes.

Extrait de mon discours : « Au lendemain des attentats, alors que nous sommes encore dans un état de sidération, les mots ne viennent pas toujours aisément… mais la conviction de ne jamais céder face à la terreur, de poursuivre nos engagements, nous rassemble en ce samedi après-midi. Nos pensées vont bien sûr aux victimes et aux familles de victimes des attentats, que rien ne pourra jamais justifier. Heureusement nous avons, en ce moment de doute, les poètes qui nous accompagnent. Et je pense en cet instant à ces vers de Pablo Neruda : 

"Ils pourront couper les fleurs
Mais ils n'empêcheront pas le printemps."

Une quarantaine de pers. s'est réuni pour soutenir l'action franco-malienne, photo Marche En Corps

Réaffirmer l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, organiser une marche contre l'excision avec à la clé des engagements solides de la part de villages maliens, relève aussi du refus de la barbarie, de la lutte contre le terrorisme. Ces combats sont de même nature. Les guerres et les intégrismes amènent bien souvent au recul des droits des femmes. Or, il n'y aura pas de libertés sans égalité des droits. Les maliennes le savent bien.

La France et le Mali ont beaucoup en partage. Souvent, les guerres se sont justifiées par la défense des droits des femmes. Rarement, elles ont permis aux femmes de conquérir l'égalité des droits.

Le projet porté par l'association Marche En Corps et sa Présidente Koudedia Keïta, est fondamental pour rappeler deux choses :
  • Partout dans le monde, en France comme au Mali, les femmes sont des actrices à part entière du développement ;
  • Partout dans le monde, en France comme au Mali, elles sont discriminées.

Les femmes maliennes ont été de tous les combats de libération et d'instauration de la démocratie. La France et le Mali partage des valeurs universelles fondamentales. La Constitution malienne, depuis les indépendances, proclame l'égalité et la laïcité. Je n'occulte pas les résistances existantes, avec notamment le retour du Code de la famille, mais le Mali dispose des ressources pour avancer vers l'égalité, sous réserve de la volonté politique.

L'abandon de l'excision relève de la liberté fondamentale, du droit des femmes à décider de leur corps, de la lutte pour la dignité humaine et contre la torture. »

https://marcheencorps.wordpress.com/

Je réitère ici le soutien de la Région Bretagne à l'association et à sa Présidente, qui vient de partir pour Bamako. Sa détermination à mener à bien ce projet, son engagement pour que les petites filles, dès la naissance, ne subissent plus de mutilations génitales irréversibles et son dynamisme pour mobiliser les français∙es et les malien∙ne∙s, sont à saluer et à encourager. Tout notre soutien l'accompagne durant cette marche malienne.

L'intervention de la Présidente de Marche en Corps du 14 novembre 2015 à lire ici.

(1) A ma gauche : Koudedia Keïta, Présidente de l'association Marche En Corps ; Pascale Douineau, Adjointe au maire en charge de la vie associative, des jumelages et coopérations et de l'égalité f.h ; Mickaël Quernez, Maire de Quimperlé


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