"Mesdames, Messieurs,
Chers ami·e·s, chers camarades,
J'ai
le plaisir de vous souhaiter la bienvenue pour notre traditionnelle fête du 1er
mai, au nom de la section du Parti Communiste du Pays de Brest, du groupe des élu·e·s communistes et de
progrès de Brest Métropole, et de celui du Relecq-Kerhuon.
Merci
d'abord au Patronage Laïque du Pilier-Rouge, qui nous accueille depuis 10 ans,
et nous permet d'organiser cette fête dans les meilleures conditions. Nous
avons la chance dans notre ville d'avoir ces lieux d'éducation populaire, de
lien social, qui ont résisté au temps et aux crises. Dans ce contexte de début
d'année 2015, ils sont parmi d'autres, des lieux essentiels de culture, de
partage, de rencontres et d'éducation à la citoyenneté, qui fondent aujourd'hui
une des spécificités de Brest, que d'autres villes nous envient. Je veux parler
de notre organisation sociale, notre maillage de quartier, nos associations de
proximité et de lien.
Je
salue les militant·e·s, les bénévoles, les élu·e·s, les associations présentes sur la fête, qui chaque
année se mobilisent pour vous offrir ce moment d'échange et de convivialité.
Merci
enfin aux autres forces de gauche de leur présence parmi nous ce midi. Des élu·e·s
socialistes, aux représentant·e·s de l'écologie, de BNC à l'UDB, la gauche c'est
vous, c'est nous, c'est cet ensemble que nous formons, ce n'est pas plus
compliqué. A Brest, nous avons appris à travailler ensemble à la municipalité
depuis plusieurs mandats, visant une société de progrès et de justice, chacun
avec ses approches différentes. On voit bien que lorsqu'une force est seule aux
commandes, c'est plus compliqué de répondre aux aspirations des gens... On le
voit à l'échelle nationale, mais on peut aussi le regretter une fois de plus au
lendemain des élections départementales. Le maintien à gauche du Conseil
Départemental est le fruit de la mobilisation de l'ensemble des formations, des
électeurs et électrices de gauche. Je ne prendrai qu'un seul exemple :
sans le score réalisé au 1er tour par Isabelle Mazelin au Relecq-Kerhuon, on
peut penser qu'il aurait été plus compliqué pour la nouvelle présidente d'être
réélue au second tour.
Cette
fête du 1er mai s'inscrit dans la tradition des rendez-vous de luttes et de
mobilisation. C'est le sens que nous lui donnons années après années. Car les
raisons de se mobiliser ne manquent pas.
La
venue du Président de la République dans notre ville hier est un élément de
reconnaissance de l'action publique menée par les collectivités locales, via le
campus des métiers et, au lycée Vauban, le campus de la mer, en lien avec le
projet d'industrialisation du Polder autour des énergies marines. On ne peut
pas lui reprocher de venir sur le terrain. Mais on aurait aimé que ce soit
l'occasion pour le Président de la République de se réconcilier avec le peuple
de gauche. En renouant avec des politiques de progrès social, en apportant des
réponses concrètes à la vie des gens. Un seul exemple, c'était l'occasion
d'annoncer l'engagement de l'État dans le développement et l'industrialisation
du port de Brest, projet de polder aujourd'hui financé par les collectivités.
Il n'en a rien été.
La
mobilisation des agent·e·s des médiathèques illustre cette exaspération qui
grandit face au recul des moyens pour l'action publique, pour l'intérêt
général. Je connais leur sens et leur engagement pour le service public. Je
comprends en grande partie leur réaction. Elle illustre la difficulté des
collectivités locales, face au désengagement de l'État, de porter des projets
ambitieux pour le développement du service public, pour innover et offrir de
nouveaux services aux usagers correspondant aux besoins d'aujourd'hui. Les
médiathèques représentent le premier équipement public de proximité, celui qui
est en première ligne du lien social.
En
tant qu'élu·e·s, nous sommes dans
un cadre contraint, du fait des choix gouvernementaux. Mais nous menons aussi
le combat, en lien et en concertation avec mes collègues élu·e·s de la majorité,
pour que les meilleurs choix publics pour les usagers soient mis en œuvre dans
notre collectivité.
Un
dernier mot avant de vous inviter à partager le verre du 1er mai... Nous sommes
à quelques mois d'une nouvelle échéance électorale, des élections régionales
qui vont arriver très vite maintenant. Très clairement, les communistes n’auront
qu'un seul cap : tout faire pour que la droite ne gagne pas la région et que
l'extrême-droite ne s'affirme pas en Bretagne.
D'autant
qu'avec Marc Le Fur en leader de la droite bretonne, c'est le camp
réactionnaire qui serait aux manettes. Pour prendre un exemple que je connais
un peu, c'est ce député qui s'est illustré contre la loi sur le mariage pour
tous. Il a milité à l'assemblée dans le cadre de la loi pour l'égalité réelle,
contre l'IVG en proposant son déremboursement et en exigeant qu'elle ne
constitue plus un droit mais seulement une possibilité. La gauche et la droite
ce n'est vraiment pas pareil.
Dans
le contexte actuel, il est possible que la droite gagne les élections régionales.
Le département réputé le plus à gauche a bien basculé le mois dernier. Avant de
trancher sur la stratégie qui serait la meilleure pour battre cette droite
conservatrice, il nous faut travailler sur les contenus, les propositions qui
donneraient des raisons aux gens de se mobiliser pour la gauche, aux
abstentionnistes de se déplacer, de se rassembler contre la droite. Le bilan de
l'équipe sortante sera un argument, mais c'est surtout notre capacité à faire
avancer les grandes questions qui intéressent les gens qui sera décisive.
Travaillons à un contenu et à un projet mobilisateur pour l'ensemble de la
gauche, c'est l'esprit dans lequel nous abordons ces échéances.
Parce
que si la droite gagne ce sera pire, mais si la gauche gagne sans nous ce ne
sera pas mieux pour les bretonnes et les bretons.
Bon 1er mai et que la fête se
poursuive."
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