Réaction aux propos de Mesdames Hue et Mével, élues divers droite parus dans le journal Le Télégramme, vendredi 21 juin 2013, à propos de
l'ouverture du plateau Capuçins cet été à deux initiatives culturelles.
Voir l'article du Télégramme du 21 juin 2013
Voir l'article du Télégramme du 21 juin 2013
Ces animations estivales se déroulent en deux phases : la clôture du Festival de musiques électroniques Astropolis autour du feu d'artifice qui a eu lieu ce 13 juillet et l'exposition d'arts urbains (photo ci-dessus) proposée, jusqu'au 28 juillet, par le collectif Sugar Rush présidé par Liliwenn.
A l'issue de cette manifestation, le plateau des Capucins fermera pour travaux.
Je constate que cette proposition
d'été à Brest a fait l'objet d'une polémique de la part de Mesdames Hue et Mével, qui ont pris l'habitude de
contester tout ce qui tourne autour de l'art contemporain. Ce fut d'abord la Passerelle,
l'inauguration du Tram, et maintenant ce projet sur le site des Capucins, tout ceci
serait trop cher, inutile, voire malsain...
Je me dois donc de réagir et souligne en guise de préambule que ces projets
culturels sont une bonne illustration de ce qui différencie la droite et la
gauche.
Ces dames convoquent la crise comme raison suprême pour ne pas
s'autoriser à être de la fête, à réfléchir, à apprécier le beau, et opposent
une fois de plus l'art et la culture à la crise, comme en écho à des relents de
populisme d'un autre temps. Tout ceci est fort désagréable.
Sachez d'abord que les artistes
eux-mêmes subissent la crise de plein fouet. Ils figurent parmi les plus
précaires des salariés, lorsqu'ils le sont. Notre rôle est de soutenir les
artistes via le développement de la création artistique. Etre artiste, c'est
exercer un métier, ce n'est pas un passe-temps. En Bretagne, l'emploi
artistique représente 12 503 postes, (audiovisuel et spectacle vivant seuls –
chiffres 2010), répartis auprès de plus de 6 700 employeurs. Brest regroupe une
part importante de ces emplois, en tant que pôle breton parmi les plus
importants de la dynamique culturelle.
" Dépense inutile, qui ne
sert à rien", sachez que la culture représente la dimension populaire du
développement de notre ville. La proposition faite cet été est celle d'une fête
pour tous de grande qualité artistique. L'ouverture des Capuçins au public,
permet l'appropriation du lieu par la population, et c'est important associer les Brestois. Les gens ont le droit de savoir ce
qui va se passer aux Capuçins, avant, pendant et après les travaux.
Le troisième leitmotiv récurrent
est le suivant : "la culture couterais trop cher". La belle affaire ! Pour ceux
qui ont suivi les débats sur l'audiovisuel au niveau européen, la France
s'est honorée de revendiquer l'exception culturelle, au titre que la culture
n'est pas une marchandise. Non la culture ne peut se réduire à un produit que
l'on vendrait sur les marchés.
La culture, c'est l'expression de notre humanité,
de ce qui nous rassemble. La culture, c'est le lien entre nous tous, cela n'a
pas de prix. Si elle coûte, parce qu'il y a toujours un travail à rémunérer
derrière une création artistique, c'est d'abord le prix d'un investissement et
non d'une charge.
La culture ce n'est pas le temps
court de la rentabilité, c'est le temps long, c'est le temps de la société, de
la vie.
Non, Mesdames, les artistes sont
des femmes et des hommes qui ne coûtent pas à la société, j'emprunterai à
Bernard Noël ces quelques mots en guise de conclusion, « la culture c'est
la vie entière, la culture n'est donc pas un produit, mais une attitude qui fusionne
toutes les composantes de notre vie qu'on a différenciées. » La culture, Mesdames, c'est ce qui rassemble.
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