Fin 2014, en qualité de Vice-Présidente de la FNCC, Fédération nationale des
élu-e-s à la culture et en tant qu’adjointe au Maire de Brest en charge de la culture
depuis 2008, j’ai été invitée à participer aux « Ateliers de la culture, pour la refondation de la politique culturelle ». J'ai pu y apporter mon expertise en matière de co-construction de
politique culturelle et partager l'expérience conduite avec les partenaires culturels sur le territoire brestois.
Les Ateliers de la Culture, une démarche participative pour prendre le temps de créer
Les « Ateliers de la culture » constituent une démarche participative dans laquelle tous les acteurs et actrices de la société sont mis-es à contribution pour faire valoir leurs idées et leurs ambitions pour leur Ville en matière de culture.
La Ville de St-Brieuc, Ville adhérente de la FNCC, a intitulé sa
démarche publique culturelle : « les Ateliers de la
culture ». J’ai, de mon côté, clôturé la démarche brestoise de définition
de la politique culturelle en 2009 par la création « d’Ateliers pour la
culture ».
Ce n'est pas un hasard.
Si le terme d'atelier est retenu, c'est sans doute parce que l’atelier est le
lieu de création, d’inventivité, de pensée. L’atelier, c’est le lieu des
confrontations, du débat, de la discussion. C'est aussi l'endroit où l'on peut
se tromper, recommencer, tenter de nouvelles expériences…
Dans notre monde, où le court-termisme et la rentabilité immédiate deviennent la norme, le droit à l'expérimentation est devenu un luxe. Pourtant, s'essayer, oser, rêver pour mieux avoir les pieds sur terre, est essentiel à nos vies.
Dans notre monde, où le court-termisme et la rentabilité immédiate deviennent la norme, le droit à l'expérimentation est devenu un luxe. Pourtant, s'essayer, oser, rêver pour mieux avoir les pieds sur terre, est essentiel à nos vies.
Le temps est aussi un luxe auquel nous tentons tou-te-s d'accéder.
Trouvez-moi ici quelqu'un qui ne court pas après le temps, qui n'enchaîne pas
réunions, comités de pilotage, préparations de réunion, traitement des mails…
et le soir est déjà arrivé.
Que ce soit l’atelier d’usine,
d’artiste, de cuisine, c’est aussi le lieu de passage, de brassage, de
rencontres. Le lieu de toutes les mixités. Ingénieur-e et ouvrier/ère,
employé-e et directrice-teur des ressources humaines sont censé-e-s se
croiser...
L’atelier c’est à la fois le moyen
et la finalité de l’action publique culturelle. Parce que la culture c’est
d’abord la rencontre et le partage.
Faire le choix politique de maintenir les Arts et la culture sur nos territoires en confortant les acteurs les plus fragiles...
"Les Ateliers de la Culture" sont une démarche essentielle pour permettre aux Elu-es et aux acteurs de se donner du temps, s'extraire du quotidien et se poser les
bonnes questions autour de l'action publique culturelle. Ce temps-là nous est
rarement donné, il nous appartient de le prendre, de le proposer à tou-te-s, de
s'autoriser cette pause pour mieux repartir et mieux répondre aux besoins des
populations. Débattre, s'interroger, est un exercice salutaire particulièrement
dans la période difficile que nous vivons.
Avec la baisse des financements publics, il convient de faire des choix
efficaces, et nous y sommes toutes et tous confrontée-s. Faisons le choix de
maintenir les arts et la culture partout, dans leur diversité, en confortant
les plus fragiles, les plus controversés, les plus démunis.
L’art et la culture ne découlent pas de
l’humanité, c’est l’humanité qui découle de l’art et de la culture. Ils
constituent le fondement premier de toute société humaine : sans eux, pas
de civilisations.
L’art et la culture sont des outils
d’émancipation, non pas de commercialisation. Ils ne relèvent pas du social, ni
du tourisme, ni de l’économie. Ils sont nécessaires en eux-mêmes à la société.
Et lorsqu’ils sont pensés au commencement, alors ils contribuent au
développement social, au rayonnement du territoire, à l’attrait touristique. La
culture peut être un levier politique si, et seulement si, elle est pensée en
amont.
Collectivement, il s'agit pour nous d’amener l'art dans la
vie quotidienne, dans la sphère familiale, dans l'espace public pour qu'il
devienne une habitude, un incontournable de notre quotidien. L’art est créateur
d'emploi et de lien social, d'activité et de croissance économique, de valeur
ajoutée et de développement personnel.
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