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| René Vautier - photo PCF |
René Vautier vient de nous quitter le 4 janvier 2015. A 86 ans, il aura été ce cinéaste militant, engagé, anti-colonialiste, résistant à 15 ans, communiste. Un humaniste, tout simplement.
Ses combats ont traversé les générations, « d'avoir 20 ans dans les Aurès », dénonciations du colonialisme à l'état pur, en passant par « Afrique 50 », s'élevant contre le racisme et le capitalisme, il se sera aussi emparé des grandes questions de société traversées par sa région : « marée noire, colère rouge », les ouvrières licenciées des forges d'Hennebont, ou encore « Un homme est mort », relatant les grèves et manifestations de Brest lors desquelles l'ouvrier Edouard Mazé est décédé.
J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de te croiser, de croiser ton regard plein de gentillesse et d'humour. Notamment à l'occasion de la sortie de la BD « Un homme est mort », en 2006. Le film de René réalisé en 1950 lors des événements brestois, s'est littéralement désagrégé suites aux nombreuses projections réalisées. Il n'en fallait pas plus à Etienne Davodeau et Kris, auteurs contemporains, pour ressusciter cette histoire sous forme de BD. René, présent lors de la dédicace de ce livre, signait alors « le petit cinéaste de cette BD ».
Avec ta disparition, c'est un grand cinéaste de son temps qui s'en va. Un homme de valeurs, de parole et d'engagement. Un artiste censuré tout au long de sa carrière mais aussi reconnu par de nombreux prix dont celui du meilleur documentaire mondial au festival de Rotterdam, et le Prix international de la critique au festival de Cannes en 1972.
Gaëlle Abily
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