mercredi 17 septembre 2014

En réaction à Emmanuel Macron, « les salariées de Gad sont pour beaucoup illettrées" : Monsieur le Ministre, ces ouvrières sont dignes et fières….et notre rôle est de trouver des solutions, pas de les stigmatiser !



Ni erreur de jeunesse, ni maladresse, cette phrase du Ministre de l’économie illustre simplement le sexisme ordinaire.

La réalité des salarié-es des entreprises de l’agroalimentaire est précaire, le modèle productiviste français a très certainement vécu. C’est indéniable, mais à qui incombe cette responsabilité ? Certainement pas aux salarié-es.

Ce n’est pas l’illettrisme qui est la cause des difficultés des femmes et des hommes salarié-es, de l’entreprise Gad. La fermeture de l’usine de Lampaul-Guilmillau et les annonces récentes quant aux sites Morbihannais sont le résultat de choix politiques et économiques ultra-libéraux qui opposent les salariés de l’agro-alimentaire entre eux, qui exacerbent la concurrence entre les entreprises de l’agro-alimentaire européen au détriment des salarié-es et des territoires concernés.



Ce n'est pas d'excuses dont ont besoin les femmes, mais de réponses précises à leur situation. C'est pour cela que nous sommes élu/es.

La question, c’est comment changer cette sombre réalité comment outiller les salariés peu qualifiés, les chômeurs et les précaires pour qu’ils puissent se remobiliser professionnellement et faire face à la nécessaire mutation de nos territoires.

Que de mépris pour ces femmes qui ont cru en leur entreprise, qui se sont levées très tôt pour obtenir leur salaire, qui ont dû bien souvent assurer l’organisation familiale et parfois leurs parents âgés, qui sont des actrices de la vie de leur cité et qui ont été en première ligne du combat syndical pour sauver leur entreprise. Oui, Monsieur le Ministre, ces ouvrières sont dignes et fières….

Les paroles peuvent être dévastatrices et alimenter les pires comportements de rejet, repli, racisme et sexisme. Et pourtant en Bretagne des collectivités territoriales mènent des politiques publiques plus justes pour les femmes et les hommes, parce qu’il s’agit bien ici d’égalité, de justice sociale et de choix politiques. Monsieur Emmanuel Macron travaillez vos représentations. En Bretagne, nous ne renonçons ni à l’ambition publique, ni à traduire dans les faits l’égalité entre les femmes et les hommes.

Gaëlle Abily
Vice-Présidente de la Région Bretagne
Membre du Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes

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1 commentaire:

  1. Bravo Madame ! Autant il faut parler de l'illétrisme et ne pas rendre le mot tabou, autant on ne peut pas réduire des êtres humains à cette caractéristique particulière... Emmanuel Grenier, un Breton de cœur ;-)

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