lundi 22 avril 2013

A propos de la moralisation de la vie publique


Interviewée par Radio France le 11 avril 2013, j'ai souhaité réagir après les annonces du Président de la République concernant la lutte contre les paradis fiscaux et l'évasion fiscale et rappeler que ces mesures sont réclamées par les parlementaires communistes.

Dans un rapport datant de l'an dernier, Eric Bocquet sénateur, qui présidait à la commission d'enquête sur la lutte contre l'évasion fiscale proposait notamment la création d'un haut  commissariat chargé de la protection des intérêts financiers publics. Il estime que chaque année, 40 à 50 milliards manquent au budget de l'Etat. Je salue donc l'intention affichée, reste à préciser les moyens qui seront accordés à la mise en oeuvre de cette loi, et le contrôle prévu quant à sa mise en oeuvre réelle. On ne sait que trop la fragilité des lois qui ne sont pas suivies d'effets, faute de moyens et d'évaluation.




Par ailleurs, les lois sont d'abord faites pour les gens honnêtes, or ici nous sommes dans une réponse à une affaire qui mêle le mensonge, la tricherie, et l'argent. On ne combat pas ces comportements par la loi. Ce n'est pas de morale dont nous avons besoin mais de choix politiques suivis d'effets.

L'immense majorité des élu-es sont des gens sincères, honnêtes, des militants qui travaillent depuis des années pour l'intérêt général et le bien public et qui donnent plus qu'ils ne comptent. Pour l'immense majorité des élu-es, un mandat électoral leur coûte sur le plan professionnel et financier, plus qu'il ne leur rapporte. Alors ne faisons pas d'amalgames : les amalgames font monter l'extrème droite, le populisme.

Notre pays a besoin de choix politiques, de nouveaux choix politiques, qui pourrait par exemple se traduire par la création d'un véritable statut de l'élu-e, répondant ainsi à la question du cumul des mandats, à la diversification des horizons professionnels et à une plus grande diversité d'âge des élu-es, au droit à une vraie retraite. L'exigence du moment n'est pas celle de la morale. La colère et le dégoût soulevés par l'affaire en référence, appellent un nouveau souffle à gauche.

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