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Remise du rapport par les membres du HCEfh à Pascale Boistard, Secrétaire d'Etat aux Droits de femmes et Marisol Touraine Ministre des affaires sociales |
Lundi 20 octobre 2014, à Paris, les membres de la commission en charge de la lutte contre les stéréotypes au HCEfh ont remis à la Ministre Marisol Touraine et à Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat aux Droits des femmes le rapport relatif à la lutte contre les stéréotypes : « Pour l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les financements publics ». Lors des débats, je suis intervenue, à propos de la nécessaire création d’un cadre de référence commun pour une communication institutionnelle non stéréotypée
Dans les médias, les manuels scolaires ou la communication institutionnelle, des représentations stéréotypées des femmes et des hommes subsistent. La présence des stéréotypes de sexe – et de son corollaire, le genre - se manifeste à la fois par un fort déséquilibre quantitatif entre le nombre de femmes et d’hommes représenté-e-s et par un enfermement des femmes dans certains rôles et situations dévalorisé-e-s et dévalorisantes : objets de désir, passives, expertes du foyer, en position professionnelle subalterne, etc. Les stéréotypes de sexe et le genre sont un obstacle à l’égalité réelle : ils outillent et légitiment les discriminations et les inégalités.
Le HCEfh recommande d’amplifier la lutte contre les stéréotypes de sexe et de concentrer l’action sur les financements publics : l’argent public ne doit pas servir à conserver ou renforcer les stéréotypes de sexe, et constitue dans le même temps un levier pour agir.
34 recommandations pour lutter contre les stéréotypes de sexe
Le HCEfh formule 34 recommandations afin d’engager une démarche progressive, globale et structurante en deux étapes :
Etape 1 : rendre visible les stéréotypes de sexe. Pour cela, le HCEfh propose des outils, sous la forme de grilles d’indicateurs –en priorité à destination de 3 familles d’acteurs et actrices des médias, de la communication institutionnelle et des manuels scolaires ;
Etape 2 : généraliser le mécanisme d’éga-conditionnalité des financements publics. Ce mécanisme consiste à subordonner tout ou partie des financements publics transférés à un tiers au respect de l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les stéréotypes de sexe.
« Quand un député insiste à appeler Mme Mazetier, Vice Présidente de l’Assemblée Nationale « Madame le Président » nous voyons combien cette question mérite d’être portée . Dans les media comme dans la communication institutionnelle, il faut savoir repérer les stéréotypes. Nous nous engageons donc à travailler à un cadre de référence commun qui permettra d’encourager l’usage du féminin dans la langue comme l’utilisation de formulations épicènes, ou l’usage accolé du féminin ou du masculin. Il est aussi important que lorsque qu’une femme est interviewée, son identité, son métier soient cités quand cela est approprié. Enfin, concernant l’image, il nous semble obligatoire de veiller à la présence équivalente des femmes et des hommes sur les photographies ou illustrations et que ces représentations ne soient pas stéréotypées ».
L’éga-conditionnalité constitue à la fois une condition de la juste et efficace utilisation de l’argent public, ainsi qu’un puissant levier de transformation, vers une société plus égalitaire. « Ce cadre de référence se veut être un outil pour appuyer les collectivités qui sont nombreuses à vouloir s’impliquer », conclut Gaëlle Abily.
Retrouvez le rapport : http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_hce-2014-1020-ster-013.pdf
CHIFFRES CLES
>> Les marchés concernés
* Contribution à l’audiovisuel public : 3 milliards €[1]
* Marché de la communication institutionnelle : 880 millions €[2]
* Marché des manuels scolaires : 281 millions €[3]
>> La présence des stéréotypes de sexe
MEDIA
* Les prises de parole des femmes à la TV occupent 32% du temps de prise de parole[4]
* Les femmes représentent 1/3 des sujets des informations, tous médias confondus[5]
* Les femmes représentent 1/5 des femmes expertes invitées sur les plateaux TV et radio[6]
EDUCATION
* Pratiques pédagogiques : dans les matières scientifiques, les enseignant-e-s auraient en moyenne 44% de leurs interactions avec les filles et 56% avec les garçons[7]
* Vie scolaire : environ 75% des élèves ayant reçus une punition sont des garçons[8]
* Orientation : à la fin de la 3ème, 42% des garçons et 31% des filles entrent dans l’enseignement professionnel[9]
* Manuels scolaires :
- Les femmes représentent environ 10% des personnages présentés[10]
- 96% des documents historiques présentés sont écrits par des hommes[11]
- Lorsque des compétences sont mises en jeu, elles le sont quasi exclusivement par des hommes
- Les femmes apparaissent à travers le regard des hommes, elles sont des épouses, des amantes ou des muses
COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE
Dans les médias, les manuels scolaires ou la communication institutionnelle, des représentations stéréotypées des femmes et des hommes subsistent. La présence des stéréotypes de sexe – et de son corollaire, le genre - se manifeste à la fois par un fort déséquilibre quantitatif entre le nombre de femmes et d’hommes représenté-e-s et par un enfermement des femmes dans certains rôles et situations dévalorisé-e-s et dévalorisantes : objets de désir, passives, expertes du foyer, en position professionnelle subalterne, etc. Les stéréotypes de sexe et le genre sont un obstacle à l’égalité réelle : ils outillent et légitiment les discriminations et les inégalités.
Le HCEfh recommande d’amplifier la lutte contre les stéréotypes de sexe et de concentrer l’action sur les financements publics : l’argent public ne doit pas servir à conserver ou renforcer les stéréotypes de sexe, et constitue dans le même temps un levier pour agir.
34 recommandations pour lutter contre les stéréotypes de sexe
Le HCEfh formule 34 recommandations afin d’engager une démarche progressive, globale et structurante en deux étapes :
Etape 1 : rendre visible les stéréotypes de sexe. Pour cela, le HCEfh propose des outils, sous la forme de grilles d’indicateurs –en priorité à destination de 3 familles d’acteurs et actrices des médias, de la communication institutionnelle et des manuels scolaires ;
Etape 2 : généraliser le mécanisme d’éga-conditionnalité des financements publics. Ce mécanisme consiste à subordonner tout ou partie des financements publics transférés à un tiers au respect de l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les stéréotypes de sexe.
« Quand un député insiste à appeler Mme Mazetier, Vice Présidente de l’Assemblée Nationale « Madame le Président » nous voyons combien cette question mérite d’être portée . Dans les media comme dans la communication institutionnelle, il faut savoir repérer les stéréotypes. Nous nous engageons donc à travailler à un cadre de référence commun qui permettra d’encourager l’usage du féminin dans la langue comme l’utilisation de formulations épicènes, ou l’usage accolé du féminin ou du masculin. Il est aussi important que lorsque qu’une femme est interviewée, son identité, son métier soient cités quand cela est approprié. Enfin, concernant l’image, il nous semble obligatoire de veiller à la présence équivalente des femmes et des hommes sur les photographies ou illustrations et que ces représentations ne soient pas stéréotypées ».
L’éga-conditionnalité constitue à la fois une condition de la juste et efficace utilisation de l’argent public, ainsi qu’un puissant levier de transformation, vers une société plus égalitaire. « Ce cadre de référence se veut être un outil pour appuyer les collectivités qui sont nombreuses à vouloir s’impliquer », conclut Gaëlle Abily.
Retrouvez le rapport : http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_hce-2014-1020-ster-013.pdf
CHIFFRES CLES
>> Les marchés concernés
* Contribution à l’audiovisuel public : 3 milliards €[1]
* Marché de la communication institutionnelle : 880 millions €[2]
* Marché des manuels scolaires : 281 millions €[3]
>> La présence des stéréotypes de sexe
MEDIA
* Les prises de parole des femmes à la TV occupent 32% du temps de prise de parole[4]
* Les femmes représentent 1/3 des sujets des informations, tous médias confondus[5]
* Les femmes représentent 1/5 des femmes expertes invitées sur les plateaux TV et radio[6]
EDUCATION
* Pratiques pédagogiques : dans les matières scientifiques, les enseignant-e-s auraient en moyenne 44% de leurs interactions avec les filles et 56% avec les garçons[7]
* Vie scolaire : environ 75% des élèves ayant reçus une punition sont des garçons[8]
* Orientation : à la fin de la 3ème, 42% des garçons et 31% des filles entrent dans l’enseignement professionnel[9]
* Manuels scolaires :
- Les femmes représentent environ 10% des personnages présentés[10]
- 96% des documents historiques présentés sont écrits par des hommes[11]
- Lorsque des compétences sont mises en jeu, elles le sont quasi exclusivement par des hommes
- Les femmes apparaissent à travers le regard des hommes, elles sont des épouses, des amantes ou des muses
COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE
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Campagne de recrutement du
Ministère de l’Education nationale, Juin 2011
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[2]Le ministère de l’Intérieur établit que les dépenses de
communication publique représenteraient 0,4% des budgets globaux des collectivités.
Le budget des collectivités territoriales s’élève à 219 milliards d’euros en
2011 (DGFiP, DGCL)
[4] « Pour
l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les
financements publics », HCEfh, 2014, p. 79
[5] « Pour
l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les
financements publics », HCEfh, p. 80
[6] « Pour
l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les financements
publics », HCEfh, p. 81
[7] Nicole MOSCONI - « Effets et limites de la mixité
scolaire » - La découverte | travail, genre et sociétés 2004/1 -
n° 11, p. 165 à 174
[9] « Pour
l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les
financements publics », HCEfh, p. 122
[10] « Pour
l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de sexe, conditionner les
financements publics », HCEfh, p. 119
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