Cette
action expérimentale et innovante mise en place par la Région Bretagne et le
Ministère des droits des femmes propose aux 280 femmes licenciées en septembre
2012 un accompagnement individuel et des ateliers collectifs pour ouvrir leurs
champs professionnels, découvrir le tissu économique local, définir leur projet
de vie, développer leur réseau professionnel et leur mobilité. Cette action
complémentaire du travail effectué par les cellules de reclassement s’inscrit
dans la convention-cadre Etat-Région « Les territoires de l’excellence :
égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Diagnostic chiffré : quel est l'intérêt d’obtenir des statistiques sexuées
Entre les sites de La Vraie-Croix, Pleucadeuc et Sérent, les
femmes représentent 66% des ex-salariés Doux. Ouvrières ou employées dans 84%
des cas, elles ont aujourd’hui plus de difficultés que les hommes à retrouver
un emploi. Au-delà du cumul âge et expérience quasi-unique chez Doux, ces
femmes séniores témoignent d’un réel isolement, d’un manque de confiance en soi
et, en même temps, d’un attachement à leur territoire. D’où l’idée de conduire
une approche sexuée, globale, personnalisée et positive, en lien étroit avec
les acteurs locaux.
Après Doux, devenir
une citoyenne, habitante et actrice de son territoire
Fort de diagnostics sexués, inexistants jusqu’ici, un
travail a été engagé depuis plusieurs mois avec les communautés de communes du
Val d’Oust et Lanvaux et du Pays de Questembert. Des entretiens individuels et
des rencontres sur le terrain ont été organisés notamment avec des TPE et PME
locales, qui ne sont pas toujours identifiées dans les processus de
reconversion classiques mais qui sont susceptibles, à terme, de recruter du
personnel.
Le principe, original, est aussi de « faire » avec les
ex-salariées elles-mêmes afin de leur redonner confiance et d’éviter qu’elles
se limitent à rechercher « les trimestres manquants » dans leur secteur d’activité
d’origine.
Au-delà des stages et parrainages possibles en entreprise,
ces femmes qui connaissent bien leur territoire pour y avoir toujours vécu et
travaillé, ont par exemple participé à la création de sentiers de randonnées
sonores tout en réfléchissant au tourisme rural et à l’ouverture possible de
chambres d’hôtes.
Parce qu’elles ne sont pas seulement des ex-Doux, elles sont
aussi parties à la découverte du tissu économique du territoire en visitant une
entreprise de plasturgie, via la réalisation d’un film ou la conduite d’enquêtes
auprès des commerçants. Il s’agit bien ici de favoriser la remobilisation
professionnelle et de permettre à ses femmes de développer leur réseau
professionnel jusqu’ici inexistant.
L’accompagnement de ces femmes vivant en milieu rural se
veut à la fois collectif et individuel. Elles ont besoin de se retrouver,
d’être solidaires, de sentir qu’elles appartiennent à la même communauté de
vie, mais elles ont aussi à construire, chacune, leur propre parcours et à
lever les freins qui persistent, notamment quand il s’agit de définir leur
profil et projet professionnel, d’entrer en formation et de gagner en mobilité.
Voir les articles de presse consacrés à cette action de remobilisation professionnelle
Voir mon billet de blog précédent permettant de situer cette action
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