lundi 15 juillet 2013

Non, Mesdames, la culture n'est pas une dépense inutile... bien au contraire !




Réaction aux propos de Mesdames Hue et Mével, élues divers droite parus dans le journal Le Télégramme, vendredi 21 juin 2013, à propos de l'ouverture du plateau Capuçins cet été à deux initiatives culturelles.
Voir l'article du Télégramme du 21 juin 2013

Les Brestois-es et leurs visiteurs du mois de juillet sont invités à participer des actions culturelles destinées à mettre en valeur le site du plateau de Capucins, les anciens ateliers de la Marine,  aujourd'hui en phase de transformation pour doter Brest d'un lieu dédié à la création, à  la diffusion et l'innovation autour de la culture. Voir le projet de pôle culturel du plateau des Capucins.


Ces animations estivales se déroulent en deux phases : la clôture du Festival de musiques électroniques Astropolis autour du feu d'artifice qui a eu lieu ce 13 juillet et l'exposition  d'arts urbains (photo ci-dessus) proposée, jusqu'au 28 juillet, par le collectif Sugar Rush présidé par Liliwenn.

A l'issue de cette manifestation, le plateau des Capucins fermera pour travaux.

Je constate que cette proposition d'été à Brest a fait l'objet d'une polémique de la part de Mesdames Hue et Mével, qui ont pris l'habitude de contester tout ce qui tourne autour de l'art contemporain. Ce fut d'abord la Passerelle, l'inauguration du Tram, et maintenant ce projet sur le site des Capucins, tout ceci serait trop cher, inutile, voire malsain...

Je me dois donc de réagir et souligne en guise de préambule que ces projets culturels sont une bonne illustration de ce qui différencie la droite et la gauche.

Ces dames convoquent  la crise comme raison suprême pour ne pas s'autoriser à être de la fête, à réfléchir, à apprécier le beau, et opposent une fois de plus l'art et la culture à la crise, comme en écho à des relents de populisme d'un autre temps. Tout ceci est fort désagréable.

Sachez d'abord que les artistes eux-mêmes subissent la crise de plein fouet. Ils figurent parmi les plus précaires des salariés, lorsqu'ils le sont. Notre rôle est de soutenir les artistes via le développement de la création artistique. Etre artiste, c'est exercer un métier, ce n'est pas un passe-temps. En Bretagne, l'emploi artistique représente 12 503 postes, (audiovisuel et spectacle vivant seuls – chiffres 2010), répartis auprès de plus de 6 700 employeurs. Brest regroupe une part importante de ces emplois, en tant que pôle breton parmi les plus importants de la dynamique culturelle.

" Dépense inutile, qui ne sert à rien", sachez que la culture représente la dimension populaire du développement de notre ville. La proposition faite cet été est celle d'une fête pour tous de grande qualité artistique. L'ouverture des Capuçins au public, permet l'appropriation du lieu par la population, et c'est important associer les Brestois. Les gens ont le droit de savoir ce qui va se passer aux Capuçins, avant, pendant et après les travaux. 

Le troisième leitmotiv récurrent est le suivant : "la culture couterais trop cher". La belle affaire ! Pour ceux qui ont suivi les débats sur l'audiovisuel au niveau européen, la France s'est honorée de revendiquer l'exception culturelle, au titre que la culture n'est pas une marchandise. Non la culture ne peut se réduire à un produit que l'on vendrait sur les marchés.
La culture, c'est l'expression de notre humanité, de ce qui nous rassemble. La culture, c'est le lien entre nous tous, cela n'a pas de prix. Si elle coûte, parce qu'il y a toujours un travail à rémunérer derrière une création artistique, c'est d'abord le prix d'un investissement et non d'une charge.
La culture ce n'est pas le temps court de la rentabilité, c'est le temps long, c'est le temps de la société, de la vie. 

Non, Mesdames, les artistes sont des femmes et des hommes qui ne coûtent pas à la société, j'emprunterai à Bernard Noël ces quelques mots en guise de conclusion, « la culture c'est la vie entière, la culture n'est donc pas un produit, mais une attitude qui fusionne toutes les composantes de notre vie qu'on a différenciées. »  La culture, Mesdames, c'est ce qui rassemble.

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