
C'est le travail mené ces
derniers temps par les élu∙e∙s sortant∙e∙s à partir de leur bilan, de
propositions innovantes, socialement utiles comme celles de formaliser en
région la sécurisation des parcours professionnels.
Je partage et je soutiens cette démarche
pour plusieurs raisons
1) On ne peut rayer d'un trait, ignorer
même, le bilan de 11 années d'exercice commun de la responsabilité régionale
avec les autres forces de gauche.
2) Mon engagement de communiste s'est
construit sur la conviction que pour faire avancer les enjeux de société, il
fallait participer aux lieux de décision ; que la critique seule était stérile.
C'est le sens de ces années passées avec les autres forces de gauche à agir
pour l'égalité des droits f/h. C'est le sens des propositions pour un futur
mandat qui ont été retenues : conforter le développement des services publics
en Bretagne, poursuivre le développement culturel, sportif, la construction de
lycées, l'ambition publique autour de la LGV, mener à bien le développement du
port de Brest, projet de référence en Bretagne, créateur de richesses et
d'emplois.
C'est la même logique qui nous
a conduit à être élu∙e∙s à la Ville et à la Métropole brestoise, dans une
équipe de rassemblement de la gauche, sur la base de contenus de progrès,
depuis 1989. Nous avons toujours eu vocation à nous unir, à nous rassembler.
Pour ma part, j'ai décidé de ne pas me
représenter
Après 17
années de mandat au Conseil Régional dont 11 années au service de la politique
d'égalité des droits femmes/hommes, j'ai souhaité m'appliquer le principe non
écrit, de renouvellement et de non-cumul des mandats. J'ai vécu l'engagement
régional avec beaucoup de plaisir et d'enrichissement, accompagné de belles
rencontres et de belles batailles.
J'ai toujours considéré mes
mandats d'élue comme des actes militants, au service de l'intérêt général et de
l'action pour améliorer le quotidien. Je ne me suis jamais inscrite dans des
pratiques de conquête du pouvoir pour le pouvoir. Rappelez-vous, ce sont les
dirigeants fédéraux de l'époque qui sont venus me chercher en 1998, j'avais
alors 25 ans, pour que je
devienne élue régionale. C'est sur la base de mes actions menées à la région
que j'ai été reconduite en 2004 et 2010. Ce sont d'autres dirigeants fédéraux
qui sont venus me chercher pour que j'assume la responsabilité de Secrétaire
Fédérale du Finistère, dans un contexte de crise. Je n'ai pour ma part, jamais
pensé en terme de « prise de pouvoir », ni de « plan de
carrière ».
Durant toutes
ces années, je ne me suis pas enrichie. Au parti communiste, les camarades qui
deviennent élu∙e∙s sont sollicité∙e∙s. Ils ou elles sont amené∙e∙s à quitter
leur emploi, à se mettre à temps partiel, afin de consacrer pleinement une
période de leur vie à l'engagement politique. Le retour à l'emploi de ces
camarades reste un peu plus compliqué que pour tout autre salarié, tant le
statut de dirigeant politique peut être exposé aux discriminations
d'employeurs, eu égard aux communistes et aux élus. La responsabilité de nos
instances dirigeantes est ici engagée, par nos statuts, pour permettre le retour
à l'activité professionnelle des militant∙e∙s concerné∙e∙s.
Un bilan
marqué de l'empreinte des valeurs communistes
Je fais le
choix de ne pas renouveler la responsabilité régionale, un choix serein et
clair. Au bilan de ces années, les communistes bretons auront marqué de leur
empreinte les politiques régionales et cela devra se poursuivre. Pour ma part,
j'ai créé, porté et fait rayonner une politique nouvelle, celle de l'égalité
des droits f/h. Je n'en suis pas restée aux discours, mais j'ai agi pour les
femmes de Bretagne, celles victimes de violences, celles créatrices
d'entreprises, les salariées de l'agro-alimentaire, pour les agent∙e∙s du
Conseil régional, etc… toujours en rassemblant la diversité des opinions, à
l'exemple du Conseil pour l'égalité qui aujourd'hui rassemble 700 membres. Ou
par l'organisation des biennales de l'égalité.
En menant les batailles pour
de nouveaux droits pour les femmes, de nouveaux financements pour les aides aux
entreprises, en expérimentant de nouvelles pratiques démocratiques, j'ai mis en
œuvre mes valeurs, nos valeurs, en les confrontant aux réalités de la vie
quotidienne.
Dans la
nouvelle configuration de groupe, le Finistère sera représenté par une
candidate d'ouverture, une femme de 43 ans, dirigeante associative et engagée
sur nos valeurs de progrès, de lutte contre les inégalités et de nouvelles
pratiques citoyennes.
J'ai pensé que sa candidature permettait de fédérer au-delà des seuls communistes et ainsi de répondre à l'ambition qui est la nôtre, d'ouverture aux autres et de rassemblement des progressistes.
Et
maintenant ?
Je reste en
politique. J'ai un engagement local tout aussi passionnant en tant qu'Adjointe
au Maire de Brest à la culture et Conseillère Métropolitaine.
J'aspire également à renouer avec une activité professionnelle.
J'aspire également à renouer avec une activité professionnelle.
La présence
sur la liste d'union de la majorité sortante de 4 candidat∙e∙s devrait nous
permettre d'avoir des élu∙e∙s de notre sensibilité au soir des élections
régionales. C'est une bonne nouvelle pour tous les démocrates attachés aux valeurs
de progrès et de démocratie. Un combat s'engage pour maintenir la Bretagne à
gauche. L'enjeu est d'autant plus fort, que le risque demain de voir
réapparaître dans l'hémicycle régional des élu∙e∙s du Front National est réel.
J'ai connu un mandat (1998-2004) avec la présence de ces élu∙e∙s. C'est juste
impensable. Notre responsabilité est entière pour combattre leurs idées
nauséabondes et ne pas labourer sur le même terrain de la désespérance sociale
et du « tous pourris ». C'est aussi le sens de l'engagement des 4
candidat∙e∙s sur une liste de large rassemblement de gauche.
J'ai souhaité
vous informer de ma décision, avant que cette information ne soit rendue
publique. Je continuerai, à une autre place, à défendre mes valeurs.
Permettez-moi de conclure cette lettre, convaincue que le courage politique
n'est pas seulement de s'opposer, ou de quitter une majorité. Le courage en
politique, c'est de construire au quotidien, en rassemblant des opinions
diverses pour faire avancer l'intérêt général. Alain Badiou disait aussi,
« Le courage, c'est de n'être pas trop vite découragé ».
Je n'aurai qu'un mot à exprimer : "MERCI"
RépondreSupprimerA très vite au détour d'une prochaine réunion, d'un prochain conseil pour l'égalité ou au détour de nouveaux combats ...