J'intervenais le 19 mars au CFA (Centre de Formation pour Adultes) du Bâtiment de Plérin pour la "journée mixité dans l'apprentissage", une journée qui s'inscrit dans la 10è semaine de l'apprentissage en Bretagne.
Je suis revenue sur les réalités tenaces,
aujourd'hui encore avec un constat : le champ des possibles n'est toujours pas le même pour les
femmes ou pour les hommes.
Moins d’un apprenti sur 3 est une femme. Cette proportion est restée
stable au cours des 5 dernières années. La part des femmes formées par
apprentissage varie selon le niveau de formation. Elles représentent 1/4 des
apprentis formés au niveau V, mais plus du tiers des apprentis formés au niveau
Bac ou plus.
70% des femmes se concentrent dans 3 domaines de formation :
« Tertiaire de bureau - Tertiaire spécialisé », « Commerce
et distribution », « Paramédical - Travail social - Soins
personnels ». Elles sont
majoritaires dans la plupart des spécialités de formations tertiaires et très
peu présentes dans les spécialités de formations relevant de
l’agriculture, de la pêche, du bâtiment ou de l’industrie.
A l’issue d’un contrat d’apprentissage, les femmes éprouvent plus de
difficulté que les hommes à s’insérer professionnellement.
J'ai souligné l'engagement depuis 2004 de la Région Bretagne auprès des acteurs de
l'apprentissage sur l'enjeu de l'égalité des droits entre les femmes et les
hommes.
L'intérêt en matière d'apprentissage, c'est que les acteurs sont à la confluence de plusieurs mondes : celui de l'orientation, de la
formation, de l'entreprise, des jeunes en devenir et des familles. De l'importance de poser la question de l’accueil et de
l’insertion des apprenti-e-s dans l’entreprise, c’est s’interroger sur les
pratiques de l’égalité professionnelle au sein de celle-ci, c’est notamment
questionner les conditions de travail, du salaire, des stéréotypes
« métiers » dits « traditionnellement masculins et/ou
féminins »….
J'ai rappelé l'importance de progresser dans la mixité et de s'attaquer aux stéréotypes de genre par la formation, l'éducation à l'égalité
Progresser dans la mixité en apprentissage
implique de s'inscrire dans une démarche globale d'égalité femme-homme. Elle se
décline en obligations, posées par la loi, et le champ de l'égalité
professionnelle est riche de législations. Elle nécessite la lutte contre les
stéréotypes récurrents sur les rôles qui seraient réservés aux femmes et aux
hommes dans notre société. En apprentissage comme ailleurs, tout un chacun est
porteur de stéréotypes.
Le Conseil Régional de Bretagne a fait de
l'éducation à l'égalité le fil conducteur de sa politique régionale. Parce
qu'une fille qui désire travailler dans les métiers de l'industrie, de la pêche
ou du bâtiment ne doit plus rencontrer les freins actuels. Parce qu'exercer
dans le secrétariat ou la santé ne relève pas de dispositions naturelles mais
de compétences acquises, les garçons aussi doivent se sentir autorisés à y
venir.
J'ai fait le point sur les dispositifs développés par la Région Bretagne :
- Depuis 2012, la Région et
l’Etat accompagnent les CFA bretons vers une nouvelle démarche qualité qui se
traduira en 2013 par la signature des premiers Contrats Qualité Pluriannuel (CQP) entre la Région et les CFA.
Cette démarche vise à l’amélioration permanente de la qualité des formations et doit permettre à chaque CFA d’accroître ses ambitions et de viser une certaine forme d’excellence. Elle devra permettre à chaque centre de mesurer les progrès réalisés par niveaux de qualité identifiés, exprimés et formalisés dans le référentiel qualité régional. Cette dynamique favorisera également la mutualisation des pratiques. - Le CQP étant conçu comme un levier au service de l’amélioration permanente et de l’innovation, il constitue donc également une opportunité pour sensibiliser et mener à bien des actions en faveur de la mixité dans le cadre de la formation et des métiers, thématique transversale parmi les autres sujets inscrits dans le référentiel qualité régional.
- Le dispositif de
formations des fomateurs : une formation-action
sur trois ans (2011-2012-2013) est aujourd’hui organisée en direction des
acteurs de l’apprentissage : près de 20 intervenants dans
l’apprentissage par an sont concerné-e-s.
- La prime mixité de 300 € : elle est versée depuis 2006 aux employeurs qui encouragent l’apprentissage des filles dans les métiers occupés en majorité par les garçons et réciproquement :
J'ai expliqué que le contexte politique est aujourd'hui favorable en matière
d'égalité des droits entre les femmes et les hommes, avec la nomination d'un
ministère de plein exercice. Les expérimentations menées en Bretagne à la
demande du Ministère portent toutes l'ambition de la culture de l'égalité. Il y
aura donc des enseignements à tirer de ce dispositif qui pourront bénéficier à
l'apprentissage.
Nous
ne pouvons donc en rester aux intentions, il appartient désormais à chacun
d'irriguer le quotidien, la vie des filles et des femmes d'aujourd'hui, de
droits à égalité.
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